Des profondeurs je crie vers toi, Seigneur,
Seigneur, écoute mon appel !
Que ton oreille se fasse attentive
au cri de ma prière !
Si tu retiens les fautes, Seigneur,
Seigneur, qui subsistera ?
Mais près de toi se trouve le pardon
pour que l’homme te craigne.
J’espère le Seigneur de toute mon âme ;
je l’espère, et j’attends sa parole.
Mon âme attend le Seigneur plus qu’un veilleur ne guette l’aurore.
Oui, près du Seigneur, est l’amour ;
près de lui, abonde le rachat.
C’est lui qui rachètera Israël
de toutes ses fautes.
(Psaume 129)
Du dimanche de la joie (dimanche dernier), nous passons maintenant au dimanche de la Passion (ce 5ème dimanche du carême). Le Seigneur nous conduit de la joie « car Tu es toujours avec moi », même « quand je traverse les ravins de la mort » (Ps 22), au dévoilement de sa Passion. « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime » (Jn 13). Le Seigneur sait aussi que nous avons besoin de nous préparer à recevoir ce grand mystère d’amour du Seigneur. Le Seigneur nous conduit pas à pas.
Le psaume 129 en est une brillante évocation. Tout en contraste, il est le cri d’alarme, la supplication de l’homme dans la détresse « Des profondeurs, je crie vers Toi, Seigneur » (v. 1), et l’affirmation de cette certitude : « Oui, près du Seigneur, est l’amour ; près de lui, abonde le rachat. C’est lui qui rachètera Israël de toutes ses fautes » (v. 7b-8).
De quelle détresse nous parle-t-il ? Elle peut être diverse. Par exemple, celle de voir ses propres fautes. « Si tu retiens les fautes, Seigneur, Seigneur, qui subsistera ? » (v. 4). L’inquiétude est rapidement levée : « Mais près de toi se trouve le pardon ». Comment traverserons-nous ? Comment franchirons-nous alors cet abime qui nous sépare de Dieu ? Par un acte de foi et d’espérance. « J’espère le Seigneur de toute mon âme ; je l’espère, et j’attends sa parole. Mon âme attend le Seigneur plus qu’un veilleur ne guette l’aurore » (v. 5-6).
Le psalmiste l’a déjà bien des fois observé dans sa vie ; il peut ainsi témoigner au verset qui suit: « plus qu’un veilleur ne guette l’aurore, espère le Seigneur Israël ». Nous connaissons cet élan qui porte le croyant à partager son expérience de l’amour de Dieu à son prochain pour qu’il puisse, lui aussi, bénéficier sans attendre et largement de la magnificence du Seigneur.
Cette parole, s’adresse-t-elle encore aujourd’hui à nous ? Certainement peut-elle nous guider à l’heure de cette crise sanitaire planétaire. L’assurance du croyant en la puissance de Dieu, le tiendra debout dans l’épreuve. Lui aussi pourra témoigner à ses proches, à ses voisins… : « Oui, près du Seigneur, est l’amour ».
Ces rendez-vous qui se multiplient sur les balcons, sont-ils autre chose que ce désir de « percer les murs » pour briser la solitude ? Cette solidarité prend diverses formes.
Mais elle est bien cette confiance, confiance qui transmet cette flamme : personne ne restera seul, nous sommes tous « en cordée ».
Participerons-nous à cet élan où se décuplent les forces et l’ingéniosité des uns et des autres ? Lancerons-nous, nous aussi, une corde pour monter les courses pour Mamie Monique, seule et âgée, en haut de l’immeuble ?
Les idées fuseront pour chaque jour : les courses, des fleurs, de quoi se détendre, un message plein d’amitié, et… : « Monique, pour demain dimanche, voulez-vous une part de notre repas ? ».
« Le vrai courage ressemble au cerf-volant :
loin de l’abattre, un vent contraire l’élève ! »
Proverbe, John Petit-Senn
Seigneur, nous sommes désarmés face à cette vague pandémique qui se déferle. Nous n’avons d’autre refuge que Toi, Seigneur, Toi notre espérance, notre rocher, notre salut, notre Père. La crainte saisit les esprits. La peine devant la détresse et la souffrance broie le cœur.
Nous voyons le déploiement de tant d’hommes et de femmes, l’abnégation du personnel soignant pour sauver des vies au prix de leur propre vie. Nous Te remercions pour la charité que Tu suscites dans les cœurs. Nous Te confions ceux qui meurent, ceux qui luttent, ceux qui soignent.
Que cette charité et ces vies offertes soient semence de vie et d’espérance.
Fais-nous prendre appui sur Toi, Seigneur, et fais de nous de « Bons Samaritains ».
Lire l’Angélus donné par le Pape François ce 29 mars,
5ème dimanche du carême